Phobies scolaires : quels symptômes, quels traitements ?

Phobies scolaires : quels symptômes, quels traitements ?

Maux de tête, vomissements, supplications éplorées… Au moment d’aller à l’école, certains enfants vivent une véritable détresse émotionnelle. Comment reconnaître une phobie scolaire ? Quels sont les traitements ? Point avec Marie-France Le Heuzey, psychiatre.

Qu'est-ce que la phobie scolaire ?

La phobie scolaire n'est pas un diagnostic en soi. Selon le Docteur Marie-France Le Heuzey*, c'est un terme « qui ne veut rien dire » du fait de la complexité qu'il revêt. En effet, contrairement à une phobie spécifique telle celle des ascenseurs, la phobie scolaire regroupe des situations diverses et variées qui ont toutes la même conséquence : l'enfant est malade à l'idée d'aller à l'école.

 

Ainsi, différents troubles anxieux peuvent être en cause. Dans certains cas, l'enfant n'arrive pas à quitter sa famille, c'est ce que l'on nomme l'anxiété de séparation. Dans d'autres cas, la phobie scolaire peut se déclencher suite à un traumatisme dans le cadre de la vie scolaire : agression, harcèlement à l’école, menaces. On parle alors de syndrome post-traumatique. Dernier cas de figure, il arrive que l'anxiété de performance soit à l'origine du comportement phobique de l'enfant. Confronté à  des difficultés scolaires ou sous la pression de ses parents, l’enfant souffre. Quoi qu'il en soit, « il y a toujours une cause à la phobie scolaire et c'est le travail du psychiatre que de déterminer la raison pour laquelle l'enfant n'arrive plus à aller à l'école », résume Marie-France Le Heuzey.

Quels sont les symptômes de la phobies scolaire ?

Lors d'une attaque de panique, « l'enfant éprouve une profonde angoisse qui se traduit par des troubles physiques et psychologiques qui n'apparaissent que les jours d'école », affirme Marie-France Le Heuzey. Côté physique, l’enfant peut ressentir des nausées, des céphalées (maux de tête violents, ndlr.), des douleurs abdominales, une augmentation du rythme cardiaque, des difficultés respiratoires, des frissons, des tremblements ou encore des vertiges. Au niveau psychologique, un petit phobique a parfois peur de perdre le contrôle de lui-même, peur de devenir fou voire de mourir. En revanche, tous ces symptômes disparaissent dès lors qu'il n'est plus question d'école, durant les week-ends ou les vacances, par exemple.

 

Comment la différencier d'une peur ou d'une phobie passagère ?

Pour Marie-France Le Heuzey, tout réside dans la durée : « il faut que l'ensemble des symptômes évoqués précédemment se reproduisent dans le temps pour que l'on puisse parler de phobie scolaire ». En d'autres termes, il est question de phobie scolaire à partir du moment où ce malaise persiste et qu'il devient un véritable handicap pour l'enfant comme pour son entourage.

Qui est concerné par les phobies scolaires ?

Il faut savoir que la phobie scolaire touche aussi bien les bons que les mauvais élèves. Dans les deux cas, il est question d'anxiété de performance, de peur d'échouer. Certains enfants souffrent de troubles de l'apprentissage, à l'instar de dyslexie, dysphasie ou encore dyspraxie. Si ceux-ci n’ont pas été repérés suffisamment tôt, l'enfant est alors susceptible de développer soudainement une peur liée à la matière dans laquelle le trouble se manifeste. Ainsi, le dyslexique aura peur des dictées tandis que le dyscalculique aura peur des contrôles de mathématiques. A contrario, d'autres élèves subissent une pression permanente de leurs parents qui ont trop d'exigence en termes de réussite. De cela découle la peur de décevoir et de ne pas être à la hauteur.

 

Comment puis-je aider mon enfant à surmonter sa peur de l'école ?

Si votre enfant semble avoir du mal à aller à l'école, deux comportements sont à éviter: « la première consiste à accepter le refus de l'enfant : ‘tu ne veux pas aller à l'école, reste à la maison mon chéri‘. Car plus l'absentéisme dure, plus il aura du mal à y retourner », explique la psychiatre.

La deuxième attitude à bannir : ignorer la souffrance de son enfant.  « Tu fais la comédie, je vais te traîner à l'école de force moi, tu vas voir ». Si votre enfant fait tout pour échapper à l'école, il faut dialoguer avec lui et avec l'équipe enseignante afin de repérer ses absences et de tenter d'en déterminer la cause. « Les parents doivent être extrêmement vigilants et essayer de comprendre, avec l'aide d'un médecin, pourquoi l'école se passe mal », ajoute Marie-France Le Heuzey.

Quels sont les traitements de la phobie scolaire ?

Dans la mesure où il existe autant de traitements que de diagnostics, il est impossible de définir une thérapeutique unique. De fait, celle-ci est établie au cas par cas, après avoir procédé à une évaluation de l'enfant et de son environnement : son âge, ses problèmes physiques et psychologiques, sa motivation pour l'école, son taux d'absentéisme.

Puis, dans un second temps, la famille de l'enfant est convoquée afin de déterminer son implication dans le processus de réintégration scolaire de l'enfant. D'autres paramètres, tels que la situation sociale, économique et culturelle de l'enfant sont également pris en compte. Par la suite, différentes psychothérapies pourront être envisagées et éventuellement la prescription de médicaments.

Et à la psychiatre de souligner qu’il est essentiel de prendre en charge les enfants phobiques au plus tôt :  « lorsqu'il s'agit d'un adolescent, c'est d'autant plus compliqué car les choses se sont accumulées au fil des années. Il s'avère encore plus difficile de creuser pour trouver la cause principale. Il va falloir repérer s'il se réfugie dans les jeux vidéos, la drogue... ».

L'école à la maison, une alternative ?

L’école constitue un élément de socialisation extrêmement important, il est donc fortement déconseillé de recourir aux cours par correspondance. En effet, « plus l'enfant manquera l'école, moins il aura envie d'y retourner », souligne notre experte. L'école à la maison ne va ainsi qu'accentuer l'angoisse de l'enfant : il va avoir peur des autres, de leur regard, puis petit à petit, cette anxiété va se généraliser jusqu'à se transformer en véritable phobie sociale.

Par conséquent, il est primordial que « l'enfant affronte la société. Le surprotéger en le gardant dans le cocon familial n'est pas la bonne solution », résume-t-elle. De plus, l'école est obligatoire jusqu'à l'âge de seize ans. Lorsqu'un adolescent ne veut vraiment plus aller à l'école, il existe des cliniques spécialisées où sont dispensés à la fois des cours et des soins, à l'instar de la clinique médicale et pédagogique Dupré, à Sceaux, dans les Hauts-de-Seine.

Source : https://www.magicmaman.com/

 
 



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