Au début on se disait 'je m'ennuie de toi' et maintenant on dit 'je m'ennuie avec toi '
Au début de chaque relation on a ce sentiment d'euphorie, ce sentiment de flotter en apesanteur, ce sentiment de filer sur une route sans radar. Les questions disparaissent laissant place à des réponses claires et limpides. Les portes et les fenêtres de votre vie s'ouvrent et on dérape souvent dans une lumière aveuglante.
Au fil du temps, dont la notion diffère chez chacun de nous, le bonheur des premiers jours commence à se faner et à flétrir et une certaine routine s'installe. Une routine qui au début était bénie car c'est ce que les gens cherchent dans une relation, cette stabilité et ce sentiment d'appartenir à quelque chose de plus grand que notre petite personne.
On fait de notre mieux, tout en croyant que c'est assez, que notre mieux est suffisant à l'autre parce que tout simplement on ne connaît pas mieux. On débarque dans une relation en disant « je vais être moi, je suis ce que je suis c'est à prendre ou à laisser » ou bien on dit « je vais garder ma vie telle qu'elle était et c’est à l'autre de s'acclimater ».
On oublie souvent que le faite d'être soi-même dans une relation ne veut pas dire y être le seul qui compte, mais bon, on débarque quand même en jouant nos cartes de séduction les premiers jours et hop le tour est joué on y est.
On ramasse nos cartes, car on juge qu'on a assez séduit l'autre, et on essaye d'avancer ou plutôt on croit avancer. Puis petit à petit les petits mots d'amour disparaissent, les petits gestes attentionnés disparaissent, les longues discussions « pouf » tout s’envol et on n'y fait même pas attention car on est pris par la vie et on croit avoir atteint notre but. Et puis vient l'ennui, au début on se disait « je m'ennuie de toi » et après on dit « je m'ennuie avec toi ».
On ne parle plus de ce qui compte vraiment, on parle des autres mais plus de nous. On perd de vue notre objectif commun et chacun cherche à atteindre des objectifs dans des directions différentes voire même opposées, tout ça parce qu'on ne prend plus le temps de parler de se concerter et de se mettre d'accord.
C'est vrai que dans chaque relation il y a des contraintes, qu'on ne peut pas vivre éternellement dans une lune de miel, et qu'un jour ou l'autre la réalité nous rattrape. Mais la faute n'est pas seulement celle de la réalité ou de la vie ou des contraintes, la faute est avant tout la nôtre. Peut-être que c'est nous qui n'avons pas couru assez vite, ou plutôt nous n’avons pas couru ensemble. On s'est contenté de se retrouver, de s'emballer, de s'extasier, de débarquer dans la relation et après on l’a mise en auto pilotage et chacun est retourné à ses habitudes.
Et bien sûr quand on remarque le changement on blâme l'autre ou on blâme le manque de temps comme si avant il y avait plus de 24 heures par jour et que maintenant qu'on est réduit à 24 heures on ne sait plus quoi en faire.
C'est pour cela qu'il faut, à deux bien évidemment, prendre le temps de faire le bilan de la relation et d'en discuter. Laissez les blâmes et les récriminations à part et posez-vous les questions qui vous tournent dans la tête, sans avoir peur, sans rien cacher, dites ce que vous avez sur le cœur et écouter ce que votre conjoint a à vous dire, et prenez note.
Notez ce que vous voulez garder intact, notez ce que vous voulez changer, notez ce que vous voulez éliminer, notez vos projets communs, notez vos projets individuels, notez ce que vous pouvez faire l'un pour l'autre et ne laissez rien passer, aucun sujet n'est à zapper, et aucune demande n’est à dénigrer. Soyez créatives, préparez des surprises, essayez de régler votre « mieux » aux expectations de votre conjoint.
Et surtout gardez à l’esprit que vous vous êtes choisis, que vous vous êtes acceptés, que vous vous êtes pris dans votre globalité, qu'au début cette personne que vous regardez dans les yeux a deviné et a admis vos contradictions vos peurs votre ressentiment ; que ces yeux qui vous fixent ont un jour été un miroir dans lequel vous n'aviez plus peur de vous regarder.
