Avé à toi Super maman !
Tu le sens se mouvoir.
Ta pitance est assujettie à ses envies.
Il grandit en toi autant que ses coups.
Il est là à l'attendre, quand toi tu le vis.
Il croit l’imaginer, quand toi tu le dessines.
Il ne fait que le pressentir, quand toi tu le sens.
Vous fusionnez, agrégez, amalgamez.
Ton corps porte le sien quand ton être transporte sa destinée.
Il noie ta fatigue quand bat son pouls, il est toi, tu es lui.
Tu renais à l’extase des premiers battements de son petit cœur.
Apprécie ta complexité qui se complaît à répugner les vomissures.
Qui maudit puis renoue avec les vergetures.
Rabiboche-toi avec tes seins lavallières tels des trophées.
Comme dirait l'autre, l'emballage de ton lait sera toujours plus agréable à l'œil.
Haut les coeurs Super maman, César n'est plus, Avé à toi césarienne.
Rend-toi compte de ta place de privilégiée et jubile de porter la vie puis de la donner.
Affectionne ton fatum de femme malgré cette société qui te relègue à de viles places.
Quand elle fustige les rondeurs que tu prends en ces instants.
Quand elle placarde partout comme pour te narguer, ces mamans aux 7 enfants sans marques ni meurtrissures.
Ces mamans aux abdos savamment tracés 1 mois après bébé.
D’où elles sortent celles-là d’ailleurs, est-ce des coutures qu'elles ont au lieu des marbrures.
Et tu devrais rire de voir ton homme les admirer, les structures gonflables finissent toujours par éclater.
Tu ne devrais pas t'offusquer de ce qui n'est guère plus qu'une addiction à la fiction.
Et toi tu es une super maman, une héroïne, une vraie.
Ton ventre bedonnant a couvé une génération.
Tes montgolfières retombées ont nourri la nation à venir.
Tes rondeurs sont la marque de sa descendance.
Tu es une femme, mais pas n'importe laquelle, tu es sa femme.
Tu es la mère de ses enfants, la garante de son avenir.
Alors, plutôt que de chercher des allégories, il devrait te dire Avé !
