Mon lutin...
Une chanson et la boite à souvenirs s'ouvre. Il en émerge un qui me donne le vertige et auquel je m'accroche mais je ne parviens pas à le retrouver. Je sonde les profondeurs de ma mémoire, je traverse les couches poussièreuse des années, des souvenirs inutiles.
Je veux retrouver ce souvenir lancinant qui palpite. Je pars à sa recherche, je creuse, j'explore dans les abimes de ma mémoire, encore plus profond, encore plus loin. Je fouille dans hier, dans l'année dernière, dans une autre vie...
Et soudain sans prévenir, il est là.
C'est le souvenir d'un homme, mon amour de jeunesse, que par je ne sais quel tour de passe passe, la vie a dévié de mon chemin.
Il était jeune et beau, hautain et insolent. Les yeux pleins de malice, il aimait inventer des mots, des mots nouveaux, des mots insensés qu'il chuchotait dans mon cou. Il faisait la révérence, rampait à genoux, récitait des vers qui parlaient d'amour qui parlaient de toujours. Il disait que sur son coeur je serais l'unique souveraine...
C'était autrefois, dans une vie lointaine.
Il revient aujourd'hui, intact avec les sensations d'autrefois et pour un moment, un moment seulement, le temps d'une chanson je virevolte et danse avec lui...
La chanson s'achève, le souvenir s'estompe mais je veux le retenir. Il se glisse alors dans mon jardin secret, balaie les ronces et les roses fanées et illumine un coin d'une rare beauté où il restera à jamais, mon lutin, mon petit feu-follet.
