"Maman, je veux une petite soeur !"

"Maman, je veux une petite soeur" me déclare mon fils de 4 et demi qui voit ses copains rentraient de l'école accompagnés de leur fratrie. 

Quoi lui répondre, quand l'envie d'un autre enfant ne s'est pas fait ressentir ? Entre le travail, la maison, les loisirs et l'éducation d'un petit bonhomme, bien que j'ai honte de l'avouer, je n'ai pas envie de me replonger dans l'aventure d'une nouvelle maternité.

Cette position de maman "à enfant unique", je l'assume avec fierté et beaucoup de cynisme, surtout lorsque je suis face à une maman débordée par leurs 2-3 enfants en bas âges, et pourtant je me retrouve honteuse face à mon petit bout d'1m05 qui ne comprend pas pourquoi je ne veux pas répondre favorablement à sa requête.

Osciller entre la honte et la fierté face à un sujet simple est très déstabilisant.

Je ne peux pas lui répondre que : "maman a beaucoup de travail et qu'elle n'a pas envie de se rajouter une charge en plus", ni que" l'éducation s'est du temps et de l'argent, et là je n'ai ni l'un ou l'autre en rab". Du coup, j'ai préféré différer ma réponse pour me laisser le temps de trouver les mots justes pour éviter que son imaginaire ne transforme mes propos.

Face à mon hésitation, mon fils me dit que s'il avait une soeur, il pourrait, quand elle serait grande, jouer et partir en vacance avec elle.

Aurait-il tout compris ? Avoir un frère et soeur, c'est avoir des personnes proches qui seraient le prolongement de ses propres parents. Sous-entendrait-il que si je lui refuse une soeur, il serait à jamais seul ?

La culpabilité me monte au nez, les larmes s'enlisent dans mes yeux et j'entends dans un coin de ma tête, les femmes de ma famille et tout particulièrement ma grand-mère me dire, dans un français approximatif, que c'est important de lui faire un frère ou une soeur. Si je ne le fais pas, je vais le regretter. Je punis ce qui m'est le plus cher alors qu'il a le droit lui aussi de vivre ces moments uniques que l'on passe avec sa fratrie.

Tout d'un coup, ma position face à l'éventualité d'avoir un second enfant retrouve une place moins catégorique. L'idée va mûrir en moi et peut-être que dans quelques temps, je pourrais répondre à l'amour de ma vie, que s'il est gentil maman aura un beau bébé dans son ventre et qu'il sera son ami pour la vie.




Attendez ! Avant que tu partes...

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